Les débuts pittoresques de Notre Montagne à La Martre
Historique de l’œuvre Notre Montagne
- Débuts pittoresques à La Martre
C'est en 1903 que l'abbé Jules Chaperon, âgé de 27 ans, arrive à La Martre pour y prendre la charge de curé des villages de Brenon, Châteauvieux et La Martre. Il semble qu'il ait été ébloui par ce paysage, par son climat et une végétation qu'offrait cette très belle région provençale du haut Var. En même temps, il découvrait la dureté des conditions de vie de ses habitants vivant dans une région retirée, loin de l'essor touristique côtier et survivant pour la plupart en totale autarcie dans de vieilles habitations dépourvues de tout confort ou commodités.
Lire la suite11 Novembre 1936
Durant toute la journée du 11 novembre, la pure et cristalline limpidité de l'été de Saint Martin, avec son soleil aux chaudes effluves, a baigné les cimes azurées de nos montagnes et scintillé dans l'or des feuillages mourants de nos forêts.
Sur convocation des Anciens Combattants, deux émouvantes cérémonies, l'une à Châteauvieux, à 11 H 30, l'autre à La Martre, à 15 heures, ont réuni la population de ces deux villages devant le Monument aux morts, fleuri avec une fervente piété.
Respectivement rangés au bord du chemin les habitants regardaient passer le drapeau des Vétérans de l'Artuby porté par un mutilé de guerre, M. Etienne Sauvan, et escorté des vainqueurs de 1918, vieillis et survivant à leur victoire. Puis groupée dans une religieuse atmosphère de souvenir. L'assistance a honoré les glorieux rédempteurs de la Patrie.
A l'appel des noms héroïques, chaque fois la réponse traditionnelle: "Mort pour la France", s'élevait douloureuse et fière. Après avoir déposé sur la balustrade une magnifique palme garnie de fleurs, M. Jules Chaperon, Président de l'Association Régionale des Anciens Combattants a profondément ému l'auditoire en évoquant le sacrifice suprême des enfants de nos montagnes martyrisés par la mitraille. Il a fait appel à l'esprit d'abnégation civique qui peut réaliser parmi les hommes libres la véritable union sacrée, seul rempart inexpugnable contre la rapacité des nations envieuses.
Un banquet populaire de quarante couverts a réuni, au Cercle, les anciens combattants et leurs amis, sous la présidence de M. Jules Chaperon, entouré de M. Lucien Pelissier, chevalier de la Légion d'Honneur, grand mutilé de guerre, et de M. le maire de Brenon.
Exquis et abondant, le menu, entièrement composé de gibier varié et d'autres produits de la montagne, aurait facilement excité la convoitise des gourmets les plus raffinés. Une fois de plus, la gérante du Cercle, Mme Lucie Sauvan, a fait la preuve de cette rare habileté culinaire qui lui vaut une renommée bien justifiée.
La fête s'est prolongée tard dans la nuit, par un concours de belote très animé.
L'Eclaireur de Nice et du Sud-Est. 13-11-1936.