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Jules Chaperon 1877-1951

 

Jules CHAPERON est né le 8 mai 1877 dans l'Isère. Il entreprend des études théologiques au Grand Séminaire de Carthage (Tunisie). A cette occasion, il participe, aux côtés du Générale Marchand, à la campagne de Fachoda où, déjà, il se distingue. De retour en France, pour graves raisons de santé, il est nommé professeur au Petit Séminaire de Brignoles. Ordonné prêtre le 12 janvier 1902 à Hyères, il devient ensuite curé de La Martre, Châteauvieux et Brenon. Il fonde à La Martre une des premières colonies de vacances officielles de France, un Syndicat Agricole, un asile pour les personnes âgées, le Cercle de l'Artuby, la Centurie des Vétérans de l'Artuby, la Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuel, la Caisse d'Assurances Mutuelles contre la Mortalité du Bétail puis le Syndicat d'initiative de l'Artuby, où, en tant que président, il est l'instigateur de la "Route Napoléon".

Mais l'essentiel de son oeuvre est surtout l'Orphelinat "Notre Dame de la Montagne" qui devait accueillir des Arméniens à partir de 1922. Ce prêtre patriote, après avoir créé en 1916, toujours à La Martre, un hôpital pour les militaires blessés, obtient d'être mobilisé sur le front Allemand puis sur le front Italien et enfin, sur le front d'Orient, avec deux affectations successives : d'abord en 1920, comme aumônier de la 2ème division de l'Armée du Levant qui occupe la Cilicie et doit faire face aux troupes nationalistes de Mustafa Kemal : ensuite, en 1921, à Constantinople, comme aumônier (capitaine) du Corps d'Occupation Français.

En 1923, il ramène avec lui les orphelins arméniens de l'Orphelinat St-Joseph qu'il avait fondé auparavant, ainsi que des réfugiés qu'il embarque sur le paquebot "Tourville". Il se consacre désormais à ses oeuvres à La Martre et à Grasse, en effectuant un grand nombre de séjour aux États Unis, où, en qualité d'Attaché au Consulat Général de France à New-York, il recueille des Fonds pour ses orphelins.

Jules Chaperon a été secrétaire de la Mairie de La Martre puis, en 1935, adjoint au Maire. Écrivain, il a été correspondant de plusieurs journaux. Chevalier de la Légion d'Honneur pour faits de guerre, il a obtenu six citations à l'Ordre de l'Armée. Croix de Guerre avec Palmes, Médaille Coloniale, plusieurs décorations étrangères. Il était prêtre libre muni d'un indult Pontifical.

Décédé le 14 juin 1951, les obsèques furent célébrées en la Cathédrale de Grasse, puis il fut inhumé avec les honneurs militaires.

 

Un cigare de Maréchal.

L'abbé Jules Chaperon, aumônier militaire, attaché au consulat de France à New-York, a obtenu un succès immense quand, l'autre jour, dans une conférence sur le marechal Foch, il rappela l'incident suivant dont il fut l'acteur et le témoin. Un matin de mars 1917, à Maisons-de-Champagne, il fut abordé par un vieux doldat revêtu d'une longue capote, qui lui demanda à se confesser. Sa confession faite, le soldat pria l'aumônier de bien vouloir dire la messe pour le repos de l'âme de sa mère dont c'était, ce jour là, l'anniversaire. Dans un coin du tunnel malodorant où de nombreux poilus dormaient et ronflaient, l'autel portatif fut dressé et la messe commença. L'ordonnance de l'aumônier, un vieux briscard du Cantal, la servait. L'inconnu très dévotement communia et, après une courte action de grâce, demenda au servant de lui apporter un peu de café. "Dis-donc, repartit l'Auvergnat, faut pas te gêner ! Pour qui te prends-tu ? Tu voulais l'aumônier, tu l'as eu. Tu voulais te confesser, tu l'as fait. tu voulais la messe, on te l'a servie. Et maintenant tu veux boire notre jus. Et pourquoi-pas notre gnole aussi ? Oui un peu de jus bien bien chaud, s'il te plait." L'ordonnance toujours maugréant s'en fut donc à la popote chercher du café  dans son bidon. Après en avoir bu quelques bonnes lampées, le visiteur sortit son étui à cigares : "Prenez, Monsieur l'abbé, et toi aussi vieux grognard, c'est le général Foch qui vous l'offre." Ce joli incident où Foch se révèle tout entier, a été abondamment reproduit et commenté par les journaux de ce pays.   La Croix, 29 mai 1929.

Syndicat d’initiative créé par l’abbé Jules Chaperon en 1907

Siège du1er Syndicat d'initiative de LArtuby situé au bas du village,à droite  au début du chemin de Pragalin, conduisant vers l'ancienne scierie. Ci-dessous la liste des membres du syndicat lors de l'inauguration de la Route Napoléon dont le syndicat d'initiative présidé par Jules Chaperon fut à l'origine. Des noms de familles  bien connus...  

Retour à La Martre dimanche 26 Août

 

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Les familles des deux branches Vautel-Olchowik se sont données rendez-vous à La Martre pour le week-end des 25 et 26 août 2018. S'y étaient joints les conjoints, enfants, petits enfants et arrières petits enfants, mais tous savaient que leur présence découlait de la même source: En 1903, L'abbé Jules Chaperon était nommé dans ce beau petit village du Haut-Var, il était accompagné alors d'Emilie Morel, tous deux créèrent l'association Notre Montagne pour secourir les plus démunis, d'abord de la région puis bien au delà par la suite. Après une soirée chaleureuse au restaurant du Brouis, le lendemain un pique-nique rassemblait à nouveau cette grande famille venue parfois de loin; Strasbourg, Paris, Lyon, Londres, Marseille, Nice, Eze.... Nul doute qu'Emilie, Jules, Jeannette et Adrien auraient été fiers de ce beau rassemblement dont l'initiative venait des plus jeunes.

Les débuts pittoresques de Notre Montagne à La Martre

Historique de l’œuvre Notre Montagne
  1. Débuts pittoresques  à La Martre
Sources : L'enfance abandonnée La Martre (1914 et 1922) et Azur de France (1927) .  
C'est en 1903 que l'abbé Jules Chaperon, âgé de 27 ans,  arrive à La Martre pour y prendre la charge de curé des villages de Brenon, Châteauvieux et La Martre. Il semble qu'il ait été ébloui par ce paysage, par son climat et une végétation qu'offrait cette très belle région provençale du haut Var. En même temps, il découvrait la dureté des conditions de vie de ses habitants vivant dans une région retirée, loin de l'essor touristique côtier et survivant pour la plupart en totale autarcie dans de vieilles habitations dépourvues de tout confort ou commodités.
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11 Novembre 1936

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Durant toute la journée du 11 novembre, la pure et cristalline limpidité de l'été de Saint Martin, avec son soleil aux chaudes effluves, a baigné les cimes azurées de nos montagnes et scintillé dans l'or des feuillages mourants de nos forêts.

Sur convocation des Anciens Combattants, deux émouvantes cérémonies, l'une à Châteauvieux, à 11 H 30, l'autre à La Martre, à 15 heures, ont réuni la population de ces deux villages devant le Monument aux morts, fleuri avec une fervente piété.

Respectivement rangés au bord du chemin les habitants regardaient passer le drapeau des Vétérans de l'Artuby porté par un mutilé de guerre, M. Etienne Sauvan, et escorté des vainqueurs de 1918, vieillis et survivant à leur victoire. Puis groupée dans une religieuse atmosphère de souvenir. L'assistance a honoré les glorieux rédempteurs de la Patrie.

A l'appel des noms héroïques, chaque fois la réponse traditionnelle: "Mort pour la France", s'élevait douloureuse et fière. Après avoir déposé sur la balustrade une magnifique palme garnie de fleurs, M. Jules Chaperon, Président de l'Association Régionale des Anciens Combattants a profondément ému l'auditoire en évoquant le sacrifice suprême des enfants de nos montagnes martyrisés par la mitraille. Il a fait appel à l'esprit d'abnégation civique qui peut réaliser parmi les hommes libres la véritable union sacrée, seul rempart inexpugnable contre la rapacité des nations envieuses.

Un banquet populaire de quarante couverts a réuni, au Cercle, les anciens combattants et leurs amis, sous la présidence de M. Jules Chaperon, entouré de M. Lucien Pelissier, chevalier de la Légion d'Honneur, grand mutilé de guerre, et de M. le maire de Brenon.

Exquis et abondant, le menu, entièrement composé de gibier varié et d'autres produits de la montagne, aurait facilement excité la convoitise des gourmets les plus raffinés. Une fois de plus, la gérante du Cercle, Mme Lucie Sauvan, a fait la preuve de cette rare habileté culinaire qui lui vaut une renommée bien justifiée.

La fête s'est prolongée tard dans la nuit, par un concours de belote très animé.

L'Eclaireur de Nice et du Sud-Est. 13-11-1936.